mercredi, novembre 4

Le live au benchmark

Ces dernières années, le live électro, plutôt rare au départ, est devenu monnaie courante. A tel point qu’il est désormais rare qu’un plateau de soirée n’en propose pas au moins un (NDLA : même si je présume que la plupart des lecteurs de ce blog connaissent parfaitement la distinction entre un live et un dj set, j’ai quand même entendu cette question suffisamment souvent pour faire un rappel : le live est la recréation en direct des morceaux de l’artiste à partir des boucles originales grâce à un laptop et/ou des machines). Si l’exercice est de plus en plus fréquent, il n’en reste pas moins délicat.

Sur le paquet de performances auxquelles j’ai pu assister ces dernières années, je préfère garder un silence discret. Je me bornerai simplement à dire que dans le médiocre, on peut préférer un live de généralement une petite heure à trois heures de DJ set laborieux. Néanmoins, une mauvais heure de live peut vraiment être très très agaçante.

En revanche quand c’est bon, ça peut vraiment donner des moments magiques. Je décerne des mentions spéciales à Apparat, Nathan Fake, Para One ou encore Danton Eeprom (Simian Mobile Disco ont une réputation mitigée, mais leur dernière performance au Bataclan était très décente).
Et je m’étendrai un peu plus sur mon top 3 personnel.
Tout d’abord il y a Fairmont, le Canadien de Border, aperçu régulièrement au Rex. Bon, déjà c’est l’un de mes artistes préférés, ce qui aide. Mais il y a aussi dans ses live une maîtrise technique redoutable accompagnée d’un véritable plan de bataille. Ce n’est jamais brouillon, et du coup ça monte tout seul, vous emportant sur une vague gazeuse tout en vous martelant d’un pied rageur.
Ensuite il y a Rebotini et ses machines magiques. Un son énorme délivré par un vrai show man encerclé de boîtes à rythmes et synthés vintage. Son album Music Components a été salué par la critique mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit au départ du projet du live qu’il balance actuellement sur scène, et que c’est donc évidemment là qu’il prend tout son sens.
Enfin dans un tout autre genre, Gui Boratto mérite aussi le détour. Moins spectaculaire que les deux précédents – à priori il utilise juste une interface midi pour gérer des boucles sur Ableton – mais diablement efficace, il profite de cet exercice pour adapter à l’instant ses compositions solaires et sincères. Certains morceaux sont presque joués tel quel quand d’autres sont altérés jusqu’à prendre une nouvelle forme. Comme j’ai déjà pu le dire, on est dans quelque chose entre le live et le dj set – le format, autour de deux heures, est d’ailleurs hybride – qui s’avère très satisfaisant.

Je vous laisse avec un extrait d’un live de Fairmont au Rex . Ce n’est pas forcément le passage le plus représentatif, mais vous noterez que la main qui bat maladroitement le rythme au dessus du coca de Jake est celle qui vient de rédiger ces lignes.

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