mercredi, décembre 30

A night in Ajaccio

Si j'ai passé une semaine de Noël à Ajaccio un peu moins agitée que d'habitude (sans doute en raison d'une pluviosité décourageante), j'ai quand même eu l'opportunité d'aller passer des disques au Zing pour un apéro électro rare dans la cité impériale en compagnie non de mes habituels comparses mais de Serena, une locale de l'étape qui pourrait leur en remontrer. Une bonne petite soirée avec des gens contents, un bar sympa, accueillant et non dénué de classe et un partage des tâches impeccables.

Et comme ce n'est pas parce que je suis en vacances que je flemmarde totalement, voici comme d'habitude la playlist, avec à peine une semaine de retard...

Horizon (Beroshima's Deep Mix) -Beroshima
Feuersee (Sunset Mix) -Eyerer & Namito
Olympic Airways (Supermayer Remix) -Foals
Danse Avec Moi (Sascha Funke Remix) -Noze
We Are Rockstars -Does It Offend You, Yeah?
God will break it all - Krikor and The Dead Hillbillie
I Feel Space (M.A.N.D.Y. Remix) - M.A.N.D.Y
Acceptable In The 80's -Calvin Harris
Bueno -Swayzak
No Turning Back (Wighnomy's Likkalize Love Rekksmi) -Gui Boratto
La 11eme Marche (Anni Mari Mix) - Agoria
Arcadia (Boys Noize Remix) -Apparat
Dull Flame Of Desire (Modeselektor remix for girls) -Bjork
Surface To Air -Chemical Brothers
A Pain That I'm Used To (Jacques Lu Cont Remix) -Depeche Mode
Everything in its Right Place (Gigamesh / DiscoTech Remix) -DiscoTech vs Radiohead
Better Than Prince -Flairs
Jump In The Pool (Thin White Duke Remix) -Friendly Fires
Twist (Jacques Lu Cont's Conversion Perversion mix) -Goldfrapp
Good Time -Brazilian Girls
Eisbär- Grauzone
Avalon (Jacques Lu Cont Remix) -Juliet
The man with the red face -Laurent Garnier
tribulations - tiga's out of the trance closet mix -LCD Soundsystem
Body Language (Tocadisco Remix)-M.A.N.D.Y. Vs Booka Shade
Jamais Moi Sans Toi -Misstress Barbara
My Moon My Man (Boys Noize Remix) -Feist
Outhouse (Original Mix) -Nathan Fake
Mango -Sascha Funke
10000 Horses Can't Be Wrong -Simian Mobile Disco
Fast Track -Superdiscount
Tiergarten (Supermayer Remix) -Rufus Wainwright
Knickerbocker - Fujiya & Miyagi
time to get away -LCD Soundsystem
So Much More - Glitterbug
Altes Kamuffel - Paul Kalkbrenner
Cataract Four - Alec Troniq
Walter Neff - Matias Aguayo
Basic Mountain - Nathan Fake
Sansula (Max Cooper's Lost In Sound Remix) - Dominik Eulberg
Tunnels Ov Set (Crookes Mix) - The Black Dog
Salt -Hardcell & Grindvik
Future Memory (Sei A Perspective) -Art Bleek
Tipologia (Solee Remix) -Gui Boratto
Initials B(eastie) B(oys) -DJ Zebra
Head to Head - Fingathing
Crime After That - Gabryel
Droeth - Dominik Eulberg's Blue-Crystal Remix - Lucid Dream
The Beat That My Heart Skipped -Dan Le Sac VS Scroobius Pip

lundi, décembre 21

Memorial 2009 - Episode 3

Et voici la dernière ligne droite avec la face A de l'automne 2009, servie bien entendu avec sa tracklist commentée.

Dial M for Murder ! - You said
Les enfants suédois d'Interpol, en un poil plus rentre dedans.

The Maccabees - No kind words
Vu récemment en première partie des Editors, ils auront sortis de meilleurs morceaux cette année

Joe & Will ask? - Take me away
On peut aborder les sorties Kitsuné avec une certaine circonspection, mais parfois ça fait du bien quand même.

Lucy - Bomblin (Nhar remix)
Un bon track qui monte bien comme il faut. Le méconnu Nhar travaille généralement bien en remix.

Sebastien Tellier - L'amour et la violence (Boys Noize euro mix)
Le meilleur morceau du dernier Tellier passé à la moulinette Boys Noize, qui ne fonctionne pas toujours, mais là oui.

Nicolas Stefan - Closer
Repéré sur la dernière compil de rentrée Kompakt, un track typique du label de Cologne (donc excellent)

Simian Mobile Disco - 10000 horses can't be wrong
Sur chaque album de SMD, il y a un grand morceau... Sur le précédent c'était l'atomique Sleep Deprivation, là c'est celui-là.

Nathan Fake - Basic Mountain
Le grand retour de Nathan le Faux, avec un excellent morceau beaucoup plus proche de ce qu'il est en live que les morceaux qui ont bâti sa notoriété (Sky was pink, Outhouse)

The Black Dog - Tunnels Ov Set (Crookes mix)
Encore un excellent morceau de l'un des plus prolixes artistes de Warp.

Terence Fixmer - Machine
Une ch'tite bombe du Lillois.

Julian Jeweil - Air Conditionné (Electric Rescue remix)
Un track que j'aurais utilisé en rotation lourde cette année avec un excellent remix d'Electric Rescue du morceau original du Marseillais.

Black Meteoric Star - Dreamcatcher
Quand DFA s'éloigne des tentations discoïdes avec un maxi de l'alias de Gavin Russom, ça donne 15 minutes de techno épique.

Et voilà... Three down, one to go...

samedi, décembre 19

2009 memorial mix : episode 2

Alors que la gloire frappe soudain à notre porte, celle où il y a marqué "Clichey - photographies, dj set et gueules de bois" sous la forme inattendue d'un article dans ELLE, il est bon d'entretenir la chaudière avec la deuxième partie du mémorial 2009 :

2009 memorial mix - spring b side - Sunrise Iteration

Avec bien entendu sa tracklist commentée :

Zdenko Grbavac - Veritas
Morceau méditatif d'un collègue balkanique qui peut servir à terminer un set, mais qui permet aussi un lever du soleil tout en douceur

Glitterbug - So much more
On reste dans la même veine avec ce morceau très élégant

Nic Fanciulli & Steve Mac - 10%
Après cette rêvasserie matinale, un track un peu plus musclé pour se dévérouiller

Deniz Kurtel - Whisper
Deniz Kurtel permet une suite naturelle, un poil plus groovy si on peut dire

Dreher & Smart - Call of Banganzwe
J'ai naturellement beaucoup de méfiance sur les "cross over culturels" mais ce morceau orientalisant évite les écueils du genre

Denis A - Chemical Test
Retour à l'électricité et au synthétisme avec Denis A

Fabien Schumann - Lite Cut (Microtrauma remix)
Un bon morceau pour "arrondir" la trajectoire

Milton Jackson - Crash (Lovebirds remix)
boucle à l'infini et contrepoint liquide pour l'un de mes tracks préférés de l'année

Andrew Weatherall - All the little things
Impossible de faire l'impasse sur le vieux sage de l'électro anglaise, auteur d'un des meileurs albums de l'année

Damian Lazarus - Lullabies
Un petit détour du côté de Get Physical avec Lazarus en invité surprise pour un morceau assez étonnant

Gui Boratto - Take my Breath away
Puisqu'on est dans la tournée des labels, un passage sur Kompakt avec son fleuron Gui Boratto est indispensable

Luke Abbott - Little Wonderment
La tournée s'achève chez Border Community qui reprend du poil de la bête avec notamment ce nouveau maxi de Luke Abbott, plus convainquant que le précédent.

Friendly Fires - Jump in The Pool (Thin White Duke)
Et on finit avec un remix comme d'habitude parfait du Thin White Duke/Jacques Lu Cont/Stuart Price, qui peut servir d'ouverture d'apéro... La boucle est bouclée.


(je rajoute un lien de download direct peut être plus pratique et utile au cas très improbable où je dépasserai la limite de mon compte soundcloud)

mardi, décembre 15

A l'Editors d'hiver

Hier soir, la présence des Editors au Bataclan justifiait d’affronter le froid polaire plutôt que de faire des mixs dans le confort douillet de mon appartement. L’occasion pour les petits gars de Birmingham de venir présenter leur 3e album, après deux opus où ils s’étaient engouffrés dans la porte ouverte par Interpol sur la thématique « rock sépulcral et élégant, mais quand même rentre dedans ». Un style qui m’avait laisser un des rares bons souvenirs de Rock en Seine, où la fin de leur set se fit dans une intimité rare, la plupart des 20 000 autres participants ayant choisi d’amortir le prix de leur place en se plaçant à moins de 150 mètres de Radiohead.

La soirée d’hier fut plutôt bonne, mais plutôt que de vous faire l’article, je vous la résumer en quelques remarques livrées en vrac :

C’est sympa de mettre deux premières parties mais ce serait sympa de nous prévenir que ça jouerait dès 19h00 et qu’on raterait les Maccabees qu’on aurait bien voulu voir en arrivant à 20h15 (sauf deux morceaux).

C’est sympa de la part des Editors d’alterner un vieux morceaux et un nouveau, mais c’est quand même prendre le risque que les gens s’aperçoivent que la dernière sortie est un cran en dessous.

C’est sympa ces groupes anglais qui n’hésitent pas à piocher dans les vieux Depeche Mode au fond de leurs bacs à disque pour faire des nouveaux morceaux. Le problème c’est qu’ils y trouvent aussi des vieux Peter Gabriel et de vieux A-Ha.

C’est quand même sympa d’écouter ce qu’on écoute chez soi, mais dix fois plus fort, sans attirer les voisins.

C’est sympa d’assumer les clichés rock avec chanteur « qu’on sait pas ce qu’il a pris mais il en a trop pris », guitariste rockabilly, batteur à mèche et bassiste roux à capuche.

Le chanteur imite très bien le Nosferatu de Murnau, mais fait moins bien le robot.

C’était bien la peine que les autres se planquent derrière lui en regardant leurs pieds tout le concert pour se faire remarquer dans le dernier quart d’heure en faisant les fous (ou alors ils avaient juste pris plus tard le « on sait pas trop ce qu’il a pris mais il en a trop pris » du chanteur).

C’est pas très sympa de jouer tous ces morceaux à la mesure près jusqu’à 20 mn de la fin, et d’allonger les break par la suite, seulement après que j’en ai fait la remarque à ma pacsée.

Enfin je ne sais pas si c’est les mauvaises habitudes des autres, la loi anti-tabac ou l’âge, mais ça fait bizarre un concert d’1h30.


Voilà, pour se quitter sur une petite note musicale, un bout de Maccabees et une rasade d'Editors deux ans d'âge.

jeudi, décembre 10

Memorial 2009 - 1er épisode

Comme je l'avais promis (en tout cas comme je me l'étais promis), voici une révision de 2009 en 52 morceaux - en 4 partie de 13 morceaux pour être exact, séparées entre printemps et automne, non pour la date de sortie mais pour "l'esprit", et en face jour/nuit.

Premier épisode : Spring 2009 - Punch-drunk sunset

(que vous pouvez aussi télécharger ici)

La tracklist commentée :

N.A.S.A. – N.A.S.A. Anthem
Un peu dans la lignée des Pilooski et autres, un hymne foutraque, solaire et naïf… l’instant groovy 2009.

Krikor and the dead hillbillie - god will break it all
Krikor est un nom que j’ai longtemps vu passé sans m’arrêter, jusqu’à cet album qui a pour perle ce morceau à la ligne de basse inoxydable qui doit plus à Husker Dü qu’à l’électro.

Flairs - Better than Prince
Beaucoup entendu, beaucoup joué aussi. Et je suis assez d’accord avec lui.

Matias Aguayo - Rollerskate
Un des grands suractifs de 2008-2009 qui conclut l’année avec un album dont ce morceau est l’aboutissement.

Yppah - Shutter speed
Si le déclin de Ninja Tune est incontestable, on y trouve quand même toujours des gens biens pour faire des ritournelles mélancolique du meilleur effet.

Hollis P Monroe - The beautiful Izi (Ruoho Ruotsi reshape)
Un revenant funkie et hip hop qui s’associe à un Japonais pour livrer un morceau répétitif et chaleureux.

Bearweasel – Superhero
Une ligne de percussions qui constitue l’un de mes tools favoris en ce moment

Cassius - Almost cut my hair
D’autres vétérans qui font parler les muscles pour l’occasion

Battant - The Butcher (It's A Fine Line Electronic Instrumental)
L’un des gros buzz de l’année passé à la moulinette It’s a fine line pour un intrumental parfaitement épuré

Spencer Product - We Bite ! designer drug NY Nite Dub
Tout a fait le genre de morceau qui pourrait sortir chez Kitsune, un peu trop facile mais quand même imparable

Chip & Dale - First Lovin (Arjuna Schiks Remix)
Deux Hollandais déguisés en flics new-yorkais pour un track qui déroule parfaitement.

Deadmau5 - Lack of a better name
C’est suffisamment rare qu’un gros buzz soit mérité. C’est le cas de Deadmau5 avec ce morceau.

Clark - Future Daniel
Difficile à écouter, presque impassable… mais le protégé de Warp a encore signé l’un des LP les plus intéressants de l’année, et me permet de respecter la leçon de Nathan Le Faux : ne jamais finir un set sans un acouphène.


Voilà c'est tout pour aujourd'hui, mais n'hésitez pas à nous retrouver en vrai demain soir au Napoléon en attendant la suite.

mercredi, décembre 9

Swimming with Sharks

Si mon collègue de deck Mario a choisi de célébrer l'ouverture de la conférence de Copenhague avec les ours polaires de Grauzone (qui est l'un de nos morceaux communs préférés, un truc qui n'a pas pris une ride), j'avais envie moi de parler de ces mal-aimés que sont les requins. Eux aussi en prennent plein la gueule, dans une indifférence quasi-totale du fait de leur mauvaise réputation.

Heureusement qu'il y a des gars comme Piet van Dongen pour raconter leur histoire avec élégance et gravité, avec ce Shark Tale que j'avais raté il y a deux ans mais sur lequel je viens de mettre la main à la faveur d'un opportun repressage.

J'en profite pour signaler que la baisse d'activité du blog est due à la préparation intensive d'un mix des 52 morceaux de l'année qui m'a été réclamé avec une insistance femre mais polie par des proches. Entouré par les requins que je vous dis.

jeudi, décembre 3

La playlist de la COTM 8

Stochastisch serie - Max Cooper
Wir sind doch anders - Erman Erim
Introspective -Traxx
Libellules -Agoria
Operation Costs -Lusine
Vehemence Of Silence -Andre Lodemann
Whisper (Original Mix) -Deniz Kurtel
Another Number -D'Marc Cantu
Departure -Robert Dietz
Sea Of Retardation -Robsounds
yalla yalla (henrik schwarz remix) -Sheharzad
Vegas -Solee
Tobbe -Zoo Brazil
Wishing Me Asleep -The Sight Below
The Fugue (Extended Version) -Dusty Kid
Good With The Bad -Gary Martin
25 West 38th St -Peter Kruder
The Most Dangerous Game! (Pan-Pot Remix) -Sebrok
Zero Balance -Steve Bug
Rollerskate -Matias Aguayo
Stillettos Rising -Danton EEprom
Panoply -Clara Moto
Little Wonderment -Luke Abbott
Can't get No Sleep -Subfossil
The Beautiful Izi (Ruoho Ruotsi Reshape) -Hollis P. Monroe
Bad Times -Annie
presence - golden dawn mix by johannes heil -Heiko Laux
digits -veto
Flirtatious Concubine -Estroe
Yvette -Marek Hemmann
Shapes -Jake Fairley
Castenets (Special Berlin Calling Edit) -Paul Kalkbrenner
Bomblin (Nhar Remix) -Lucy
Zacatecas Purple -Babette Toklas
Before You Told Me - Original Mix -Christian Schwarz
Peace_SanderVanDoornRemix -Depeche Mode
Waves (Chilly Gonzales Piano Remake) -Erol Alkan & Boys Noize
Down -Heinrichs & Hirtenfellner
Droeth - Dominik Eulberg's Blue-Crystal Remix -Lucid Dream
Dish of the day -Eyerer & Klein
chronicles david carretta remix -Mini
Black Cat, White Cat feat. Noze -Riva Starr

mardi, décembre 1

Jake vs Paul…

Comme j’ai pu déjà l’évoquer, la qualité des nuits parisiennes semble en hausse ces derniers temps. Même si certains esprits chagrins demanderont « mais où sont les we love d’antan ? », des vendredis comme celui qui s’annonce sont source de dilemmes.

Si l’on peut faire l’impasse sur Robert Hood au Rex, voir refuser de descendre voir Henrik Schwartz chez Régine, sachant qu’en temps normal ces deux là mériteraient toute notre attention, comment trancher entre Paul Kalkbrenner au Social Club et Fairmont au Showcase ? Leurs sidekick d’un soir, respectivement Scratch Massive et Chloe sont de qualités et passent suffisamment souvent dans nos échoppes locales pour ne pas être un facteur. L’Allemand et le Canadien (qui est tout de même lui aussi installé à Berlin) sont tous deux passer maître dans l'art délicat du live. On aperçoit plus souvent Fairmont sur la place de Paris mais mon petit doigt me dit que les dix ans d’une certaine soirée sur une certaine Péniche nous prépare déjà un second passage du Paulot. Ce dernier achève sa tournée Berlin Calling, album et film hautement recommandable, alors que Fairmont prépare probablement son prochain LP, le dernier ayant déjà une paire d’années derrière lui. Bref rien ne les sépare, si ce n’est le lieu.

Et entre le beau mais froid, et souvent mal sonorisé, Showcase et la cave futuriste du Social Club, le choix est en revanche plus facile. C’est donc Paul Kalkbrenner que j’irais voir vendredi, non sans un pincement au cœur. Et en espérant que quelqu’un pensera à inviter Fairmont à Paris au printemps.

Pour le coup, écoutons le dernier Fairmont figurant sur la compil des 10 ans de Sender records, qui devrait quand même bien sonner sous le pont.

lundi, novembre 30

La récompense d'une leçon bien apprise

Quand je parcours les pages de Decks pour préparer la Clichey of the month - dans le cas présent celle de mercredi prochain au Pin Up - je le fais toujours méthodiquement, en prenant le temps d'écouter chaque extrait de chaque album ou chaque maxi. Cela peut paraître fastidieux mais c'est la seule façon de ne pas passer au travers (ou alors un minimum). J'en ai encore eu l'exemple ce week-end.

Alors que je remontais tranquillement une page (je commence généralement par le bas par habitude), je commence à cliquer négligemment sur les extrait du dernier maxi de D'Marc Cantu, un petit gars de Détroit, pour ce que j'en sais, dont je n'ai jamais entendu parler. Les quatre premiers morceaux ne font pas long feu. On est bien dans le genre de trucs qui viennent du Michigan, bien fait mais sans grand intérêt. Comme je dois déjà en avoir un plein Go sur mon disque dur, je passe rapidement au dernier morceau (donc en fait le premier) sur lequel je m'arrête parce qu'il est très différent du reste. Je le note avant de passer aux disques suivants, avant d'y revenir plusieurs fois pour cause de persistance dans le tympan prononcée.

Après avoir réussi à l'écouter en entier, je m'aperçois que je tiens un des meilleurs morceaux de ma sélection (c'est mon avis personnel, mais comme je n'ai que celui là sous la main...), une sorte de litanie minimaliste et profonde dont on peut se demander comment elle couvre autant d'espace avec si peu de couches de son. C'est grâce à ce genre de trouvaille que je continue à être méthodique. Je vous laisse donc vous plonger dedans en attendant mercredi of course.

D'Marc Cantu - Another number

vendredi, novembre 27

Basta ya de minimal ?

Matias Aguayo se frotte enfin à l’exercice délicat de l’album. Le Colombien qui réside désormais à Paris s’était fait un nom avec une ritournelle électro latine et chaleureuse sur l’incontournable compil’ Kompakt Total, neuvième du nom, à la rentrée 2008 prophétisant la fin de la minimale : « Cuz that music got no groove, got no balls, no me hace PUMPIN' PUMPIN' PUMPIN', porque yo quiero bailar, con un ritmo, mas nocturno, mas profundo, mas sensual, BASTA YA DE MINIMAL ! ». Ce morceau faisait écho au Save the World de Supermayer, comme un manifeste pour l’électro élégante que le label de Cologne a toujours prônée, aussi loin de la minimale kilométrique obscure que des turbines juvéniles des Boys Noize et autres Justice. Avec une certaine logique, Matias sifflait la mi-temps, lui qui dans une précédente incarnation comme membre du duo Closer Musik, avait offert l’une des plus belles perles minimalistes avec Maria.

Depuis la rentrée 2008 donc, le Colombien occupe le terrain avec force de maxis, dont l’irrésistible Walter Neff, et des lives endiablés où il se multiplie tant au chant qu’à la flûte à bec. La conclusion logique de cette suractivité se devait d’être un album. C’est désormais chose faite avec la sortie de cet Ay Ay Ay touffu, bordélique, donc exigeant et par conséquent intéressant. Le morceau Rollerskate est la porte d’entrée aboutie pour pouvoir se plonger dans les dissonances et contretemps chaleureux des autres tracks. Bref, un album-miroir de ce qu’est le Colombien, qui mérite de prendre son temps.

Et pour ceux qui veulent aller voir l’homme en action, nos amis de Webecome vous propose de descendre chez Régine le vendredi 11 décembre.

jeudi, novembre 26

La pêche du jour (episode 2)

Dans la pêche du jour, c'est cette fois ci un morceau de Stativ Connexion qui a attiré mon oreille. Pas grand chose à dire sur ce collectif d'outre-Rhin qui sort son premier EP, vu que leur site est en allemand et que je maîtrise fort peu cette langue. Apparemment ils viennent de Hambourg et aime bien faire la fête (ce qui est toujours une bonne base). Et ils voudraient que leurs fêtes soient cool, paisibles et que personne ne s'y sente exclu.
C'est en tout cas ce qui ressort de l'écoute de leur morceau baptisé Lisa, qui déroule une électro paisible et légèrement cotonneuse qui accompagnera aussi bien les après-midi flemmarde que les levers du soleils les bras en croix.

mercredi, novembre 25

Un bon gonzo

Gonzales, le pianiste canadien polymorphe, ex-Berlinois, Parisien depuis quelques années, aime toujours resurgir là où on ne l’attend pas. A tel point que ce n’est presque plus une surprise. Après avoir donné des leçons de piano, s’être transformer en improbable crooner sur son dernier album, et en attendant que ses mains ne se substituent à celle de Gainsboug sur grand écran, il rend la monnaie de leur pièce à Erol Alkan et Boys Noize, qui ont toujours bien aimé passé derrière ses morceaux, en s’attaquant au piano à leur récent Waves.
Dans un exercice où Francesco Tristano est passé maître, Gonzo s’en sort plutôt bien sur un original sympathique mais limité.
Malgré toute la sympathie que le personnage de Gonzales m’inspire, je ne me suis jamais senti obligé de le suivre dans tous ses délires. Mais sur celui là j’adhère.

mardi, novembre 24

Diggin’ in my cave part one

Contrairement à la rumeur que certains font courir à mon sujet, je n’ai pas toujours écouter de la minimale à base de boucles de grincements de poignées de portes posées sur un pied amorphe (et même aujourd’hui ce n’est pas la base de ma nourriture musicale). Il fut même un temps où j’écoutais de la musique avec des guitares, des vraies batteries et tout. En revanche j’avais déjà un goût prononcé pour les groupes peu connus que la postérité oubliera sûrement.

Parmi eux, les New-Yorkais de Cop Shoot Cop ont toujours tenu une place à part. Disparus après 1995, ils sortirent 4 albums en 8 ans. Les deux derniers, Ask Questions Later et Release, font toujours partis de mon quotidien musical. Au programme, une recette efficace à base de basses qui martèlent une ambiance à la fois sombre et décadente, non sans un certain goût pour la dérision porté par un songwriting abouti. Quasiment ce que la no wave new-yorkaise a pu engendrer de mieux, occupant une niche entre la rage de Rollins Band, l'expérimentation de Sonic Youth et la décadence grandiloquente d'un Nick Cave (attention un intrus australien s'est glissé dans cette liste). Dis comme ça, ça n’est pas forcément parlant donc je vous demanderais de me faire confiance et d’aller vous penchez sur l’impitoyable Cut to the Chase, l’efficace Interference, les mordants Any day now et Everybody loves you ou encore l'imparable Ambulance Song.

vendredi, novembre 20

Une semaine chargée...

En attendant demain qui verra peut être mon grand retour au Rex pour cause de Sascha Funke et de Superpitcher (ces deux là sont décidément inséparables), il n’est pas inutile de faire un petit retour sur une semaine assez chargée.

Tout d’abord lundi soir, l’ami Raf présentait son nouveau projet électro à la Scène Bastille. Accompagnée de son ancien batteur pour l’occasion transformé en boîte à rythme géante, My Electro Machine se produisait en public pour la première fois. Sur les sept ou huit morceaux joués, je retiendrais principalement le premier, une ouverture ascendante de 13 minutes, et le dernier qui se ballade pas très loin du trip hop. Ces deux là fonctionnent déjà très bien et avec un peu d’affinage pourrait donner un maxi tout à fait honnête, soyons fous. Le reste est tout à fait honnête mais témoigne encore un peu trop d’une transition entre le rock et l’électro. Toujours est-il que ça se met en place, ça progresse, ça a du potentiel et que j’aurais sûrement l’occasion de vous en reparler, vu que je me suis auto-proclamé conseiller spécial du groupe.

Et puis mercredi soir, plutôt que de s’exaspérer devant du football, nous assurions l’ambiance musicale des caves de l’Adresse, un restau sympa de la rue de Rochechouart qui a aménagé au mieux son sous-sol. Même si ça manquait un peu de monde pour cause de prolongations, on peut dire que le lieu est mortel, le restau très bon, et que l’on espère bien y rejouer un de ces soirs. A suivre.

Voilà la semaine aurait pu être très bonne mais malheureusement désormais les vodka pomme n’auront plus jamais le même goût. Ciao mec… tu l’aurais écrit bien mieux que moi.

mercredi, novembre 18

Je vis toujours des soirées parisiennes

Rassurez-vous tout de suite, il ne s’agit pas d’un post pour crier mon amour de Louise Attaque… mais plutôt d’une réflexion sur un paradoxe porté à mon attention vendredi dernier. D’un côté, un cri s’élève, accompagné d’une pétition ad hoc : Quand la nuit meurt en silence… et dans le même temps un camarade globe trotter qui vient de se réinstaller à Paris après des années passées dans d’autres capitales européennes me signale que de nombreuses connaissances extra-françaises s’installent ou parlent de s’installer à Paris, notamment en arguant que la nuit parisienne est attractive, que Londres-ma-bonne-dame-c’est-plus-ce-que-c’était. Où est la vérité ?

Il est difficile d’être objectif en la matière. La tradition française d’herbe plus verte ailleurs et de complexe d’infériorité en matière de vie nocturne pousse immanquablement sous-estimer ce qui se passe ici. Le coût de la vie, le pouvoir en place et les orientations préfectorales subséquentes (souvenons-nous qu’il fut interdit de danser dans les bars pendant quelques semaines il y a un an de cela) n’aident certes pas. Et il semblerait que si la côte de Paris monte, c’est plutôt du fait d’une baisse de Londres ou de l’Espagne. On reste tout de même loin de l’exaltation des nuits berlinoises (merci à Raoult d’assurer la promotion de ce blog en me rappelant à mon devoir de réserve).

Toutefois il existe bien des signes positifs. Les endroits pour faire la fête ne manquent pas, et le monde de la nuit confie de plus en plus souvent à des collectifs compétents la programmation des soirées (Bataclan, Régine, Social Club, Bellevilloise, Showcase… j’en passe et des meilleurs). Dans une nuit où le Rex tenait souvent lieu de seule lumière et les soirées We Love de grande messe, chaque week-end apporte désormais son lot de soirées alléchantes et de dilemmes déchirants (vendredi 4 décembre : Kalkbrenner au Social ou Fairmont au Showcase ?). La réouverture de la Flèche d’or est un bon symbole de tout ça. Après une longue fermeture administrative, la gare préférée des noctambules rouvre ses portes prochainement, preuve que malgré les contrariétés l’envie est toujours là (et le public aussi).
On peut rajouter que de plus en plus de bars misent sur la musique jouée par des DJ pour attirer le chaland (nous en sommes la preuve vivante) et qu’en soi, la pétition évoquée plus haut est un joli signe de « fédération » de la nuit parisienne, d’autant plus qu’elle a déjà recueilli 7000 signatures. Bref, ce qu’il se passe actuellement passé minuit dans la capitale est effectivement plus intéressant que ce que notre propension naturelle à nous plaindre nous autorise à avouer.

En espérant que ce n’est qu’un début !

PS : en parlant de début, nous inaugurons ce soir de 21 h 00 à 2 h 00 les caves de l’Adresse, un nouveau lieu qui fait lui aussi le pari de la musique. Pour plus de détails

lundi, novembre 16

Hey man !

Un petit morceau du jour aussi en passant, extrait de l'album du talentueux Marek Hemmann que je suivais jusque là plutôt pour ses talents de remixeur. Le LP est tout ce qu'il y a d'agréable dans son ensemble mais j'y distingue particulièrement Yvette qui met un peu de châleur dans un mois de novembre plutôt blême.

La touche d'été de cette plongée dans l'hiver quoi !

An army of One

Ce soir, un de mes amis, qui officiait précédemment dans un groupe « classique », fait son coming out electro en se produisant à La Scène Bastille sous le nom de My Electro Machine – 20h30, gratuit –accompagné de son batteur toutefois pour cette première. Je ne sais pas trop ce que ça donnera, ayant juste entendu quelques bribes au détour d’un apéro, mais ça vaut sûrement le coup d’y jeter une oreille si vous passer par là.

En outre cela illustre également un aspect particulier qui a largement contribuer à l’explosion de l’electro, au moins en volume de production. La possibilité de travailler seul, d’avancer sans trouver de compromis avec d’autres musiciens, d’aller au bout de ses idées, et à son rythme. Là où mon pote se plaignait avant de ne pas réussir à faire avancer les autres à la vitesse qu’il aurait souhaitée, il peut désormais tracer son chemin. C’est à la fois l’une des pertes de l’électro, l’émulation de groupe, le polissage de sa musique au contact d’autres, l’alchimie qui peut naître d’une rencontre, mais aussi ce que je pense être une des raisons de son succès. Pouvoir travailler sans limite depuis sa chambre avec des machines, dans une maîtrise totale de tout les paramètres a un aspect pratique et grisant qui ne peut que séduire tout musicien, ne serait-ce qu’en side project.

J’ai souvenir de pas mal de potes qui dans les années 90 ont progressivement lâché leur groupes d’indie pour des projets solos électro, avec plus ou moins de bonheur (plutôt moins d’ailleurs, mais là n’est pas le propos). Selon ma théorie que la quantité de talent est à peu près toujours la même à travers le monde, une fois passé l’explosion de la bulle Nirvana-Grunge tout ça, il me semble que soudain la plupart de ceux qui auraient pu renouveler l’indie se sont engouffrés dans la vague électro, avec son aspect pratique en pleine période de démocratisation de l’informatique, et avec le deejaying comme marchepied naturel.

Pas de hasard, cela a aussi, à mon sens, amélioré la qualité de la production électro, et m’a fait tout naturellement basculer des bacs indie à ceux de techno.

vendredi, novembre 13

Empire week-end strikes first

A force d'abnégation et de grattage, nous voici à la tête d'une deuxième résidence au Napoléon, un bar plutôt sympa situé 73 rue du Faubourg Saint Denis (Mo Château d'Eau) habilement baptisée Empire Week-end. Elle aura désormais lieu chaque deuxième vendredi du mois, donc ce soir par exemple, et l'on y joue non-stop de 19h00 à 2h00 du matin. Avec mes petits camarades After, Mario et Val, nous essayons comme toujours d'y jouer une musique éclectique mais cohérente, pointue mais pas élitiste.

Avec pas mal de nouveautés car l'empire frappe toujours le premier.

jeudi, novembre 12

I'm from Barcelona

Première période prolongée d'inactivité depuis l'ouverture de ce blog en raison d'un début de semaine à Barcelone. Une ville où je vais malheureusement plus souvent pour écouter des gens me parler de turbine à gaz que pour voir Sonic Youth jouer Daydream Nation à Primavera. La prochaine fois que je dois y aller pour des motifs professionnels, je me débrouillerais pour que ça tombe pendant le Sonar !

Parce que Barcelona, ça devrait toujours sonner comme ça !
(et je vous suggère également d'écouter la B side de ce maxi : Jamais moi sans toi)

vendredi, novembre 6

En speed...

Il y a des jours comme ça où le temps file entre les doigts (curieusement souvent le vendredi)... Comme je n'ai maheureusement pas le temps de faire le grand article que j'avais prévu pour révolutionner votre perception de la musique, je me borne à vous laisser en compagnie d'Alec Troniq, ce qui avouons-le est déjà sympa...

Alec Troniq - Cataract 4

jeudi, novembre 5

Das ist Minimale !

La minimale a mauvaise réputation. Après des années triomphantes, la fête semble finie. Il faut dire qu’elle l’a bien cherché avec les productions aux kilomètres sans nerfs qui ont une fâcheuse tendance à envahir les bacs. A tel point que c’est devenu synonyme de musique chiante et que j’ai souvent droit au moment de prendre mon tour de garde aux platines dans le crew Clichey a des « Milos, déconne pas… pas de minimale, hein ! » La mauvaise réputation de la minimale finit même par déteindre sur moi.

Pourtant la minimale, musique qui par essence est faite pour être mixée, m’a offert quelques uns des meilleurs DJ sets auxquels j’ai pu assister. Elle joue également un rôle capital de défrichage dans le travail du son qui paye déjà dans des productions plus « abordables ». Enfin, quand elle est ciselée avec finesse et amour, elle est jubilatoire dans la façon d’envoûter l’oreille avec trois fois rien.

J’en veux pour preuve ce morceau de Hubble, ode aux petits matins brumeux du Club der Visionaere de Berlin.
(les amateurs éclairés ne manqueront pas de remarquer l'entrée parfaite du pieds au bout de deux minutes pile)

mercredi, novembre 4

Le live au benchmark

Ces dernières années, le live électro, plutôt rare au départ, est devenu monnaie courante. A tel point qu’il est désormais rare qu’un plateau de soirée n’en propose pas au moins un (NDLA : même si je présume que la plupart des lecteurs de ce blog connaissent parfaitement la distinction entre un live et un dj set, j’ai quand même entendu cette question suffisamment souvent pour faire un rappel : le live est la recréation en direct des morceaux de l’artiste à partir des boucles originales grâce à un laptop et/ou des machines). Si l’exercice est de plus en plus fréquent, il n’en reste pas moins délicat.

Sur le paquet de performances auxquelles j’ai pu assister ces dernières années, je préfère garder un silence discret. Je me bornerai simplement à dire que dans le médiocre, on peut préférer un live de généralement une petite heure à trois heures de DJ set laborieux. Néanmoins, une mauvais heure de live peut vraiment être très très agaçante.

En revanche quand c’est bon, ça peut vraiment donner des moments magiques. Je décerne des mentions spéciales à Apparat, Nathan Fake, Para One ou encore Danton Eeprom (Simian Mobile Disco ont une réputation mitigée, mais leur dernière performance au Bataclan était très décente).
Et je m’étendrai un peu plus sur mon top 3 personnel.
Tout d’abord il y a Fairmont, le Canadien de Border, aperçu régulièrement au Rex. Bon, déjà c’est l’un de mes artistes préférés, ce qui aide. Mais il y a aussi dans ses live une maîtrise technique redoutable accompagnée d’un véritable plan de bataille. Ce n’est jamais brouillon, et du coup ça monte tout seul, vous emportant sur une vague gazeuse tout en vous martelant d’un pied rageur.
Ensuite il y a Rebotini et ses machines magiques. Un son énorme délivré par un vrai show man encerclé de boîtes à rythmes et synthés vintage. Son album Music Components a été salué par la critique mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit au départ du projet du live qu’il balance actuellement sur scène, et que c’est donc évidemment là qu’il prend tout son sens.
Enfin dans un tout autre genre, Gui Boratto mérite aussi le détour. Moins spectaculaire que les deux précédents – à priori il utilise juste une interface midi pour gérer des boucles sur Ableton – mais diablement efficace, il profite de cet exercice pour adapter à l’instant ses compositions solaires et sincères. Certains morceaux sont presque joués tel quel quand d’autres sont altérés jusqu’à prendre une nouvelle forme. Comme j’ai déjà pu le dire, on est dans quelque chose entre le live et le dj set – le format, autour de deux heures, est d’ailleurs hybride – qui s’avère très satisfaisant.

Je vous laisse avec un extrait d’un live de Fairmont au Rex . Ce n’est pas forcément le passage le plus représentatif, mais vous noterez que la main qui bat maladroitement le rythme au dessus du coca de Jake est celle qui vient de rédiger ces lignes.

mardi, novembre 3

La fin d'un monde

Ca y est, on voit enfin le fond. Universal music vient de lancer www.mymusic-pro.com, un site sur lequel toi, jeune artiste ambitieux, pourras bénéficier des conseils avisés de compositeur, auteurs, managers ou encore directeurs de labels. Le tout par rendez-vous téléphoniques pour des tarifs somme toute modestes, s’échelonnant de 1 à 4 euros la minute. Ce n’est donc pas sans une certaine jubilation que l’on voit cette major abandonner toute forme de dignité en s’abaissant au niveau d’un service de phone sex.
Pas besoin d’épiloguer, ça sent la sciure.

C’était pas vraiment nos héros, mais comme ils sont (presque) morts, c’est une bonne excuse pour écouter le dernier Applescal, How heroes die.

lundi, novembre 2

La pêche du jour

Lorsque je pars régulièrement à la pêche aux nouveautés, tant pour alimenter les soirées Clichey of the Month que pour briller en société, je me retrouve devant un tel mur de tracks qu’il me faut impérativement avoir l’oreille impitoyable. Prenez Decks par exemple, un de mes spots de pêche favoris. Un mois de sorties dans la seule rubrique « techno » y représente en gros 450 maxis et albums, soit 2500 à 3000 morceaux. Comme j’essaie d’être méthodique et sans à priori, j’écoute quasiment tout. Mais même avec des extraits de 30 secondes à 1 minute, je zappe souvent au bout de quelques secondes. Au final, je table sur 30 à 50 bons morceaux, donc tout ce qui ne m’accroche pas immédiatement passe à la trappe. Du coup, j’en rate quelques-uns forcément, mais je sors aussi quelques perles du chapeau.

Dans ma dernière « pêche », je suis tombé sur les maxis de Black Meteoric Star, un side project de Gavin B. Russom sur DFA. Loin des tentations souvent funk et discoïsante du label de James Murphy, que j’aborde toujours avec respect mais circonspection, le natif de Providence, et néo-Berlinois, déploie une électro sombre, hypnotique et même parfois épique qui regarde farouchement du côté de Détroit et même au-delà vers les BO de Carpenter. L’interminable montée de Dream Catcher et le plus direct Death Tunnel font partis de ces morceaux qui amortissent en quelques secondes des heures de recherches fastidieuses. Et me poussent à continuer.



Ecoutez Black Meteoric Star - Death Tunnel / Dreamcatcher - sur un autre blog

vendredi, octobre 30

La danse de Saint-Gui

Et voilà, la malédiction a été levée hier soir. J’ai enfin réussi à voir Boratto sur scène. Et pour filer la métaphore sportive, le bougre n’a pas fait le voyage pour rien. Deux heures bien denses de quelque chose d’hybride entre le live et le DJ set, tout en fluidité et en élégance autour de son riche répertoire. Avec les grandes attentes viennent souvent les grandes déceptions… ce fut tout le contraire. Bref, ne perdez jamais une occasion de le voir !

La semaine a donc déjà été bien remplie mais elle est encore loin d’être finie puisque Andrew Weatherall pousse le disque ce soir du côté du Bataclan en compagnie de Miss Kittin et du Hacker. Pour mémoire, Weatherall c’est plein de grands remix, dont le plus célèbre est probablement le Club mix d’Hallelujah des Happy Mondays, souvenirs souvenirs, c’est aussi l’un des deux Two Lone Swordmen, et c’est surtout un des meilleurs album de la rentrée : A pox for the pioneers. Il se trouve également que le vétéran anglais nous avait fait perdre la notion du temps du côté du Panorama Bar en juin dernier. Du coup ce n’est pas encore ce soir que je vais rattraper mon petit millier d’heures de sommeil en retard.


Un petit coup de Weatherall pour la route ?

jeudi, octobre 29

L'électro expliqué à ma mère

J’ai la chance d’avoir des parents certes formidables, mais qui en plus se sont toujours intéressés à la musique – et continue aujourd’hui de s’intéresser à ce qu’il se fait. Non content de m’avoir donné des bases classiques et solides (Pink Floyd, Beatles, Theleonious Monk…), ils se sont également toujours préoccupés de mes goûts personnels jusqu’à en intégrer une partie dans leur discothèque (plus souvent le trip hop que le punk rock, mais tout de même). Du coup, la musique est entre nous un sujet de discussion à table au même titre que la politique, l’Olympique de Marseille et la grippe A.

C’est au cours d’une de ces discussions que ma mère, se souvenant des posters de Sonic Youth dans ma chambre m’avait demandé « Mais au fait, comment tu t’es mis à écouter de l’électro ? ». La réponse tient en un nom : Philip Glass. J’ai certes toujours eu un goût pour l’hypnotisme dans la musique. Mais en piochant dans les CD de mes parents, j’ai mis l’oreille sur Akhnaten de Philip Glass, depuis usé jusqu’à la corde. Et ce goût est presque devenu un besoin. Finalement, mon basculement progressif de l’indie à l’électro vient plus de Glass que des habituelles passerelles (Prodigy, Massive Attack…), des albums fondateurs (Homework de Daft Punk…), de la prise de stupéfiant ou encore de la découverte de la rave – même si certains de ces éléments ont bien entendu contribué.

C’est pour ça qu’aujourd’hui encore je passe toujours au rayon musique contemporaine quand je fais un tour à la FNAC. Et c’est en pensant à Philip Glass que ma mère écoute le dernier Nathan Fake.

Clichey of the Month # 7 - La playlist

Et voici la Playlist de la soirée d'hier :

Milos Djukic :
Clark – Absence
Battant – The Butcher (It’s a fine Electronic Instrumental)
Kollektiv Turmstrasse – Melodrama (Oliver Huntemann remix)
Desire – Don’t Call
John Talabot – Sunshine (original mix)
Glitterburg – So much more
The Juan Maclean – Happy House (Lazaro Casanova remix)
Luciano – Conspirer
Dominik Eulberg – Daten-Ubertragung-Kusschen (Original mix)
Applescale – How heroes die
Andre Lodemann – Vehemence of Silence
Gui Boratto – No turning Back (Wighnomy’s Likkalize Love Rekksmi)
Paul Kalkbrenner – Castenets (Special Berlin Calling edit)
Alex Kork – El Caramelo
Art Bleek – Future Memory (Sei A Perspective)
Andrew Weatherall – All the litlle things (that make life worth living)
Extrawelt – Der dicke Mann von Nebenan
Alec Troniq – Cataract Four
Kollektiv Turmstrasse – Grillen im Garten
Robsounds – Sea of Retardation
Dial M for Murder – You said
Krikor and the Dead Hillbillie – God will break it all
Dirt Novitzky – Klank der Zikaden (Marek Hemmann Remix)
Marc Depulse – Cala Lausenne
Manou De Jean – Tanzpolizei
Spencer Product – We Bite ! – Designer Drugs NY Nite Dub
Delphic – This Momentary (Le Matos remix)
Extrawelt – Unter Tage
Derrick May – Strings of Life (Tom Middleton remodel)
Skiba – Monster
Cassius – Almost Cut my Hair
Rebotini – Cm (Chloe remix)
Nic Fanciulli & Steve Mac – 10%
Black Meteoric Star – Dreamcatcher
Gus Gus – Add this song (Gluteus Maximus mix)
Bearweasel – Superhero (original mix)
Sebastien Tellier – L’amour et la Violence (Boys Noize euro remix)
Simian Mobile Disco – 10000 Horses Can’t Be Wrong
Nathan Fake – Basic Mountain
The Black Dog – Tunnels ov Set (crookes mix)
Paul Kalkebrenner – Altes Kammuffel
Depeche Mode – Peace (Ben Klock remix)
Deadmau5 – Lack of a better name
Eelke Kleijn – It all comes together (Fiord remix)
Andrew Weatherhall – Built Back Higher


After 8 :
Little Secrets (Hey Champ Remix) - Passion
When I'm Small - Phantogram
Dance Wiv Me (Produced By Calvin Harris And Cage) - Dizzee Rascal
Be A Bee - Air
Transmission - Boys Noize
Chillin' Wiv Da Man Dem (Produced By Cage) - Dizzee Rascal
A Possibility - Basement Jaxx
Monster Room - The Happy Hollows
As Serious as Your Life - Four Tet
High Wire - The Happy Hollows
B-Boy Underground - Digikid
African Velvet - Air
Barcelona (Lifelike Remix) - Plastiscines
Burn You Up, Burn You Down (Electro mix) - Nik Tripper & George Kouk
Cheekyboy- Halloween Royale with cheese
Coconut Office - Dmitry Fyodorov
Could Be Bad (G.L.O.V.E.S Remix) - The Scare
Heads Will Roll (A-Trak Remix) - Yeah Yeah Yeahs
I Feel Cream (Proxy Remix) - Peaches
Ice Chrome Paint Job - The White Panda
Kenny glasgow –JumpUpInTheAir vandermeerRemix
Lisztomania (Redial Remix) - Phoenix
Moda - Retro/Grade
Monster Island (original mix) - Claude Vonstroke
Night by Night (Siriusmo Remix) - Chromeo
One-Armed Bandit (Radio Edit) - Jaga Jazzist
Seven (The Twelves Remix) - Fever Ray
Stephen Falken - Cruising
You're The Star (Kris Menace Remix) - Scott Hardkiss
All Night - Annie
Faces - The Happy Hollows
Night By Night - Chromeo
Rollerskate (Radio Edit) - Matias Aguayo
Liberation Bells - Gordon Shumway

mercredi, octobre 28

Gui la malédiction

Demain soir Gui Boratto passe au Social Club. Et je tremble.

Parce que le Brésilien de Kompakt est l’un de mes artistes préférés depuis un petit moment, depuis les premières notes de Beautiful Life pour être exact. Et que depuis, là où certains disparaissent entre deux albums (Vitalic anyone ?) ou même définitivement, l’ami Boratto enchaîne albums, maxis et remix avec bonheur, prouvant que quantité et qualité ne sont pas incompatible dans l’absolu. Jetez un coups d’œil sur n’importe quel site de VPC, vous verrez qu’il n’y a pas grand chose à jeter. En même temps, avec un mec qui allie l’élégance traditionnelle de Kompakt en l’habillant de gazes sonores un peu à la Border Community, en ajoutant la patte sud-américaine (cf. Villalobos, Ricardo) qui permet de transformer un gimmick agaçant en son obsédant (jetez une oreille sur Anunciacion par exemple).

Et que je reste à ce jour maudit pour le voir en vrai. Rachat de Scala par Jean-Roch, décuvage de Calvi on the Rocks en Haute-Corse, week-end à Rome bouclé des mois avant de connaître la prog des Nuits Sonores, début d’échauffourées devant le Rex suite au surbooking à l’entrée… depuis près de 3 ans je rate systématiquement l’ami Gui quand il passe pas loin pour des raisons de plus en plus improbables. Je ne devrais même pas vous annoncer qu’il passe demain soir du coup (bon sur les stats de ce blogs je prend pas un grand risque non plus). Mais comme je creuse depuis deux mois un tunnel me permettant de déboucher dans le backstage du Social Club – je le finis ce soir en sortant du Pin Up, je sens que la malédiction prendra fin demain.
Ce serait bien, puisque je viens de m’apercevoir que je suis condamné à un week-end à la campagne le soir où Paul Kalkbrenner passe à Paris… Une malédiction de perdue…


De toute façon, There's no time, there's no life, there is no turning back.

mardi, octobre 27

Clichey of the Month #7 au Pin Up demain soir

Demain soir (le mercredi 28 octobre pour être précis), nous reprenons nos habitudes au Pin Up avec une Clichey of the Month consacrée aux sorties depuis, en gros, le début de l'été (plus comme d'habitude quelques tracks un poil plus vieilles qu'on avait raté).

Si après une belle année 2008, le premier semestre 2009 avait été un peu en dedans, l'été et plus encore la rentrée musicale commence à donner plus de substance à ce cru 2009. N'hésitez à venir le constater de vos propres oreilles demain à partir de 19h00!



En bonus pour le soleil un peu froid et mélancolique du jour, le dernier Eulberg.

L'appel de Berlin

Ce week-end, j’ai enfin réussi à mettre la main sur Berlin Calling. Il s’agit d’un film sorti depuis quelques mois sur un DJ berlinois au bord de la crise de nerf interprété par Paul Kalkbrenner. Si Berlin Calling n’évite pas certains clichés faciles, qui correspondent tout de même à une réalité (drogue, psychiatrie…), il les traite avec une certaine finesse. Ajoutons à cela une BO remarquable, des images de Berlin ancrées dans le réel – avec force de détours par Berghain et feu le Bar 25 – et, surprise, un excellent jeu d’acteur de Paul Kalkbrenner, bien épaulé par le reste du casting, et nous avons bel et bien un bon film « générationnel » qui ne chausse pourtant pas les gros sabots inhérent à ce genre.
L’électro semble d’ailleurs devenir un objet de cinéma, avec la présentation d’un documentaire sobrement appelé Villalobos à la dernière Mostra de Venise et l’adaptation prévue de la bio de tonton Garnier sur grand écran.

En attendant, je vous propose de jeter un coup d’œil sur l’ouverture de Berlin Calling, au rythme de l’Altes Kamufel de Paul Kalkbrenner, qui pourrait bien vous donner envie.



Notez que Paul Kalkbrenner sera au Social Club le 4 décembre (et sur la BO de Berlin Calling ça devrait valoir le coup...)

lundi, octobre 26

C'est la crise pour tout le monde !

Voici la vraie preuve de la crise de l'industrie musicale... Loco Dice condamné à jouer dans une pub pour assurer les fin de mois.
(Pour l'anecdote, le surnom de ce DJ germano-tunisien lui vient d'une tentative d'escalade à main nue de l'enseigne du Space au petit matin)



PS : petit débriefing du concert de Fuck Buttons vendredi soir au Nouveau Casino. Foule compacte - la salle affichait complet - et musicalement ce fut assez bizarre. Disons que même si le duo de Bristol met beaucoup d'énergie sur scène, il oublie souvent de construire ses morceaux avant de les déconstruire, ce qui nuit au résultat final. Paradoxe d'un groupe qui à l'évidence prend du plaisir sur scène mais n'arrive pas à y transposer tout ce qui peut faire l'intérêt de sa musique. En langage guide touristique , ça mérite un coup d'œil mais pas forcément le détour !

Un dépoussiérage de qualité

Parmi les morceaux fondateurs de la techno des années 80, nous avons souvent nos préférences. Mon favori est le Rock to the beat de Kevin Saunderson, dont le son urbain et glacé avait accroché mon oreille à une époque où je ne jurais pourtant que par l'indie. J'ai en revanche toujours eu du mal avec le Strings of life de Derrick May, trop surchargé de gimmicks d'époque (break de piano, vagues de synthés, cascade de caisse claire...).

Rien à faire, même les pages émues de tonton Garnier dans sa biographie n'ont pas réussi à me convaincre. Même la plupart des remix me laissent de marbre (malgré un petit faible sur celui d'Apparat de l'interprétation de Francesco Tristano - donc quelque chose qui n'a strictement plus rien à voir avec l'original).
C'est donc sans conviction que j'ai jeté une oreille distraite sur le "Tom Middleton rework".
Et depuis j'aime bien ce morceau.

La moralité c'est que les Kevin Saunderson, Derrick May et consorts bossaient bien à l'époque - bon ça on le savait - mais que c'est souvent encore meilleur avec un petit coup de poussière dessus quand c'est fait avec talent.



(Dans la veine "Détroit dépoussiéré", le boulot de Sébastien Léger sur Jaguar ainsi que l'excellent album de prod originales mais très influencés de Rebotini, Music Components, me conforte dans mon propos)

vendredi, octobre 23

Question de vocabulaire

Avant que des puristes ne dressent un bûcher de commentaires pour me brûler en blog public, il est peut être bon de donner mon credo en terme de label AOC de style musicaux.

Ayant commencé tôt au temps glorieux de l'indé triomphant, j'ai moi aussi dans le temps devisé trivialement sur ces questions à longueur de journée (cet album est-il de la power pop ? du fuzz metal ? du Washington DC Hardcore ?). J'en suis revenu depuis, et du coup en raccrochant le wagon "électro", j'ai perdu le goût des appellations de micro-niches.

Donc pour mieux comprendre les termes employés dans ce blog, par électro j'entends musique électronique au sens large (en gros musique répétitive faîte avec des machines). Je me permets de temps en temps des précisions de style que je pense être compréhensible par la majorité comme house (généralement accompagné d'un "deep" devant), minimal, Detroit (interchangeable avec Techno) ou encore Shoegazing.

Ceci était un message à caractère informatif.

Baiseur de Boutons

Non ce soir, je ne me joindrais pas à la horde juvénile qui défilera boulevard Voltaire pour aller headbanger au Bataclan devant Sieur Alex Ridha, plus connu sous le nom de Boys Noize.

Ce soir je vais plutôt chausser mes ear plugs quelques mètres plus haut (et quelques heures plus tôt également) au Nouveau Casino pour dodeliner de la tête devant les Fuck Buttons, auteur d'un des albums les plus intéressants de l'année 2008, avec au milieu un joyau de morceau : Sweet Love for Planet Earth.

Le titre peut faire un peu hymne post-folk finlandaise, mais il s'agit bien d'une lente apocalypse sonore habillée d'un riff de guitare répété à l'infini sur des nappes sonores entêtantes. Un long morceau qui prend le temps de se mettre en place avant de se désintégrer progressivement. Quelque part du côté de Sonic Youth ou My Bloody Valentine, avec une touche d'électro. Le genre du morceau qui justifie à lui seul un déplacement au Nouveau Casino pour voir ce groupe de Bristol réputé pour "faire l'amour avec ses machines sur scène".



Notons qu'il existe également un remix très léger de Sweet Love... par Andrew Weatherall, l'un des meilleurs tauliers de l'électro anglaise, une légère remise en forme permettant principalement de le rentrer dans un set au tempo (idéal pour une conclusion apocalyptique qui fait grincer des dents...). Comme par un fait exprès, le dit Andrew (qui vient de sortir un album bien magique - on en reparlera) sera lui aussi au Bataclan, mais vendredi en 8, avec la Kittin et le Hacker. Avec sûrement moins de boutonneux et plus de Fuck Buttons.

La vie est bien faite !