lundi, novembre 30

La récompense d'une leçon bien apprise

Quand je parcours les pages de Decks pour préparer la Clichey of the month - dans le cas présent celle de mercredi prochain au Pin Up - je le fais toujours méthodiquement, en prenant le temps d'écouter chaque extrait de chaque album ou chaque maxi. Cela peut paraître fastidieux mais c'est la seule façon de ne pas passer au travers (ou alors un minimum). J'en ai encore eu l'exemple ce week-end.

Alors que je remontais tranquillement une page (je commence généralement par le bas par habitude), je commence à cliquer négligemment sur les extrait du dernier maxi de D'Marc Cantu, un petit gars de Détroit, pour ce que j'en sais, dont je n'ai jamais entendu parler. Les quatre premiers morceaux ne font pas long feu. On est bien dans le genre de trucs qui viennent du Michigan, bien fait mais sans grand intérêt. Comme je dois déjà en avoir un plein Go sur mon disque dur, je passe rapidement au dernier morceau (donc en fait le premier) sur lequel je m'arrête parce qu'il est très différent du reste. Je le note avant de passer aux disques suivants, avant d'y revenir plusieurs fois pour cause de persistance dans le tympan prononcée.

Après avoir réussi à l'écouter en entier, je m'aperçois que je tiens un des meilleurs morceaux de ma sélection (c'est mon avis personnel, mais comme je n'ai que celui là sous la main...), une sorte de litanie minimaliste et profonde dont on peut se demander comment elle couvre autant d'espace avec si peu de couches de son. C'est grâce à ce genre de trouvaille que je continue à être méthodique. Je vous laisse donc vous plonger dedans en attendant mercredi of course.

D'Marc Cantu - Another number

vendredi, novembre 27

Basta ya de minimal ?

Matias Aguayo se frotte enfin à l’exercice délicat de l’album. Le Colombien qui réside désormais à Paris s’était fait un nom avec une ritournelle électro latine et chaleureuse sur l’incontournable compil’ Kompakt Total, neuvième du nom, à la rentrée 2008 prophétisant la fin de la minimale : « Cuz that music got no groove, got no balls, no me hace PUMPIN' PUMPIN' PUMPIN', porque yo quiero bailar, con un ritmo, mas nocturno, mas profundo, mas sensual, BASTA YA DE MINIMAL ! ». Ce morceau faisait écho au Save the World de Supermayer, comme un manifeste pour l’électro élégante que le label de Cologne a toujours prônée, aussi loin de la minimale kilométrique obscure que des turbines juvéniles des Boys Noize et autres Justice. Avec une certaine logique, Matias sifflait la mi-temps, lui qui dans une précédente incarnation comme membre du duo Closer Musik, avait offert l’une des plus belles perles minimalistes avec Maria.

Depuis la rentrée 2008 donc, le Colombien occupe le terrain avec force de maxis, dont l’irrésistible Walter Neff, et des lives endiablés où il se multiplie tant au chant qu’à la flûte à bec. La conclusion logique de cette suractivité se devait d’être un album. C’est désormais chose faite avec la sortie de cet Ay Ay Ay touffu, bordélique, donc exigeant et par conséquent intéressant. Le morceau Rollerskate est la porte d’entrée aboutie pour pouvoir se plonger dans les dissonances et contretemps chaleureux des autres tracks. Bref, un album-miroir de ce qu’est le Colombien, qui mérite de prendre son temps.

Et pour ceux qui veulent aller voir l’homme en action, nos amis de Webecome vous propose de descendre chez Régine le vendredi 11 décembre.

jeudi, novembre 26

La pêche du jour (episode 2)

Dans la pêche du jour, c'est cette fois ci un morceau de Stativ Connexion qui a attiré mon oreille. Pas grand chose à dire sur ce collectif d'outre-Rhin qui sort son premier EP, vu que leur site est en allemand et que je maîtrise fort peu cette langue. Apparemment ils viennent de Hambourg et aime bien faire la fête (ce qui est toujours une bonne base). Et ils voudraient que leurs fêtes soient cool, paisibles et que personne ne s'y sente exclu.
C'est en tout cas ce qui ressort de l'écoute de leur morceau baptisé Lisa, qui déroule une électro paisible et légèrement cotonneuse qui accompagnera aussi bien les après-midi flemmarde que les levers du soleils les bras en croix.

mercredi, novembre 25

Un bon gonzo

Gonzales, le pianiste canadien polymorphe, ex-Berlinois, Parisien depuis quelques années, aime toujours resurgir là où on ne l’attend pas. A tel point que ce n’est presque plus une surprise. Après avoir donné des leçons de piano, s’être transformer en improbable crooner sur son dernier album, et en attendant que ses mains ne se substituent à celle de Gainsboug sur grand écran, il rend la monnaie de leur pièce à Erol Alkan et Boys Noize, qui ont toujours bien aimé passé derrière ses morceaux, en s’attaquant au piano à leur récent Waves.
Dans un exercice où Francesco Tristano est passé maître, Gonzo s’en sort plutôt bien sur un original sympathique mais limité.
Malgré toute la sympathie que le personnage de Gonzales m’inspire, je ne me suis jamais senti obligé de le suivre dans tous ses délires. Mais sur celui là j’adhère.

mardi, novembre 24

Diggin’ in my cave part one

Contrairement à la rumeur que certains font courir à mon sujet, je n’ai pas toujours écouter de la minimale à base de boucles de grincements de poignées de portes posées sur un pied amorphe (et même aujourd’hui ce n’est pas la base de ma nourriture musicale). Il fut même un temps où j’écoutais de la musique avec des guitares, des vraies batteries et tout. En revanche j’avais déjà un goût prononcé pour les groupes peu connus que la postérité oubliera sûrement.

Parmi eux, les New-Yorkais de Cop Shoot Cop ont toujours tenu une place à part. Disparus après 1995, ils sortirent 4 albums en 8 ans. Les deux derniers, Ask Questions Later et Release, font toujours partis de mon quotidien musical. Au programme, une recette efficace à base de basses qui martèlent une ambiance à la fois sombre et décadente, non sans un certain goût pour la dérision porté par un songwriting abouti. Quasiment ce que la no wave new-yorkaise a pu engendrer de mieux, occupant une niche entre la rage de Rollins Band, l'expérimentation de Sonic Youth et la décadence grandiloquente d'un Nick Cave (attention un intrus australien s'est glissé dans cette liste). Dis comme ça, ça n’est pas forcément parlant donc je vous demanderais de me faire confiance et d’aller vous penchez sur l’impitoyable Cut to the Chase, l’efficace Interference, les mordants Any day now et Everybody loves you ou encore l'imparable Ambulance Song.

vendredi, novembre 20

Une semaine chargée...

En attendant demain qui verra peut être mon grand retour au Rex pour cause de Sascha Funke et de Superpitcher (ces deux là sont décidément inséparables), il n’est pas inutile de faire un petit retour sur une semaine assez chargée.

Tout d’abord lundi soir, l’ami Raf présentait son nouveau projet électro à la Scène Bastille. Accompagnée de son ancien batteur pour l’occasion transformé en boîte à rythme géante, My Electro Machine se produisait en public pour la première fois. Sur les sept ou huit morceaux joués, je retiendrais principalement le premier, une ouverture ascendante de 13 minutes, et le dernier qui se ballade pas très loin du trip hop. Ces deux là fonctionnent déjà très bien et avec un peu d’affinage pourrait donner un maxi tout à fait honnête, soyons fous. Le reste est tout à fait honnête mais témoigne encore un peu trop d’une transition entre le rock et l’électro. Toujours est-il que ça se met en place, ça progresse, ça a du potentiel et que j’aurais sûrement l’occasion de vous en reparler, vu que je me suis auto-proclamé conseiller spécial du groupe.

Et puis mercredi soir, plutôt que de s’exaspérer devant du football, nous assurions l’ambiance musicale des caves de l’Adresse, un restau sympa de la rue de Rochechouart qui a aménagé au mieux son sous-sol. Même si ça manquait un peu de monde pour cause de prolongations, on peut dire que le lieu est mortel, le restau très bon, et que l’on espère bien y rejouer un de ces soirs. A suivre.

Voilà la semaine aurait pu être très bonne mais malheureusement désormais les vodka pomme n’auront plus jamais le même goût. Ciao mec… tu l’aurais écrit bien mieux que moi.

mercredi, novembre 18

Je vis toujours des soirées parisiennes

Rassurez-vous tout de suite, il ne s’agit pas d’un post pour crier mon amour de Louise Attaque… mais plutôt d’une réflexion sur un paradoxe porté à mon attention vendredi dernier. D’un côté, un cri s’élève, accompagné d’une pétition ad hoc : Quand la nuit meurt en silence… et dans le même temps un camarade globe trotter qui vient de se réinstaller à Paris après des années passées dans d’autres capitales européennes me signale que de nombreuses connaissances extra-françaises s’installent ou parlent de s’installer à Paris, notamment en arguant que la nuit parisienne est attractive, que Londres-ma-bonne-dame-c’est-plus-ce-que-c’était. Où est la vérité ?

Il est difficile d’être objectif en la matière. La tradition française d’herbe plus verte ailleurs et de complexe d’infériorité en matière de vie nocturne pousse immanquablement sous-estimer ce qui se passe ici. Le coût de la vie, le pouvoir en place et les orientations préfectorales subséquentes (souvenons-nous qu’il fut interdit de danser dans les bars pendant quelques semaines il y a un an de cela) n’aident certes pas. Et il semblerait que si la côte de Paris monte, c’est plutôt du fait d’une baisse de Londres ou de l’Espagne. On reste tout de même loin de l’exaltation des nuits berlinoises (merci à Raoult d’assurer la promotion de ce blog en me rappelant à mon devoir de réserve).

Toutefois il existe bien des signes positifs. Les endroits pour faire la fête ne manquent pas, et le monde de la nuit confie de plus en plus souvent à des collectifs compétents la programmation des soirées (Bataclan, Régine, Social Club, Bellevilloise, Showcase… j’en passe et des meilleurs). Dans une nuit où le Rex tenait souvent lieu de seule lumière et les soirées We Love de grande messe, chaque week-end apporte désormais son lot de soirées alléchantes et de dilemmes déchirants (vendredi 4 décembre : Kalkbrenner au Social ou Fairmont au Showcase ?). La réouverture de la Flèche d’or est un bon symbole de tout ça. Après une longue fermeture administrative, la gare préférée des noctambules rouvre ses portes prochainement, preuve que malgré les contrariétés l’envie est toujours là (et le public aussi).
On peut rajouter que de plus en plus de bars misent sur la musique jouée par des DJ pour attirer le chaland (nous en sommes la preuve vivante) et qu’en soi, la pétition évoquée plus haut est un joli signe de « fédération » de la nuit parisienne, d’autant plus qu’elle a déjà recueilli 7000 signatures. Bref, ce qu’il se passe actuellement passé minuit dans la capitale est effectivement plus intéressant que ce que notre propension naturelle à nous plaindre nous autorise à avouer.

En espérant que ce n’est qu’un début !

PS : en parlant de début, nous inaugurons ce soir de 21 h 00 à 2 h 00 les caves de l’Adresse, un nouveau lieu qui fait lui aussi le pari de la musique. Pour plus de détails

lundi, novembre 16

Hey man !

Un petit morceau du jour aussi en passant, extrait de l'album du talentueux Marek Hemmann que je suivais jusque là plutôt pour ses talents de remixeur. Le LP est tout ce qu'il y a d'agréable dans son ensemble mais j'y distingue particulièrement Yvette qui met un peu de châleur dans un mois de novembre plutôt blême.

La touche d'été de cette plongée dans l'hiver quoi !

An army of One

Ce soir, un de mes amis, qui officiait précédemment dans un groupe « classique », fait son coming out electro en se produisant à La Scène Bastille sous le nom de My Electro Machine – 20h30, gratuit –accompagné de son batteur toutefois pour cette première. Je ne sais pas trop ce que ça donnera, ayant juste entendu quelques bribes au détour d’un apéro, mais ça vaut sûrement le coup d’y jeter une oreille si vous passer par là.

En outre cela illustre également un aspect particulier qui a largement contribuer à l’explosion de l’electro, au moins en volume de production. La possibilité de travailler seul, d’avancer sans trouver de compromis avec d’autres musiciens, d’aller au bout de ses idées, et à son rythme. Là où mon pote se plaignait avant de ne pas réussir à faire avancer les autres à la vitesse qu’il aurait souhaitée, il peut désormais tracer son chemin. C’est à la fois l’une des pertes de l’électro, l’émulation de groupe, le polissage de sa musique au contact d’autres, l’alchimie qui peut naître d’une rencontre, mais aussi ce que je pense être une des raisons de son succès. Pouvoir travailler sans limite depuis sa chambre avec des machines, dans une maîtrise totale de tout les paramètres a un aspect pratique et grisant qui ne peut que séduire tout musicien, ne serait-ce qu’en side project.

J’ai souvenir de pas mal de potes qui dans les années 90 ont progressivement lâché leur groupes d’indie pour des projets solos électro, avec plus ou moins de bonheur (plutôt moins d’ailleurs, mais là n’est pas le propos). Selon ma théorie que la quantité de talent est à peu près toujours la même à travers le monde, une fois passé l’explosion de la bulle Nirvana-Grunge tout ça, il me semble que soudain la plupart de ceux qui auraient pu renouveler l’indie se sont engouffrés dans la vague électro, avec son aspect pratique en pleine période de démocratisation de l’informatique, et avec le deejaying comme marchepied naturel.

Pas de hasard, cela a aussi, à mon sens, amélioré la qualité de la production électro, et m’a fait tout naturellement basculer des bacs indie à ceux de techno.

vendredi, novembre 13

Empire week-end strikes first

A force d'abnégation et de grattage, nous voici à la tête d'une deuxième résidence au Napoléon, un bar plutôt sympa situé 73 rue du Faubourg Saint Denis (Mo Château d'Eau) habilement baptisée Empire Week-end. Elle aura désormais lieu chaque deuxième vendredi du mois, donc ce soir par exemple, et l'on y joue non-stop de 19h00 à 2h00 du matin. Avec mes petits camarades After, Mario et Val, nous essayons comme toujours d'y jouer une musique éclectique mais cohérente, pointue mais pas élitiste.

Avec pas mal de nouveautés car l'empire frappe toujours le premier.

jeudi, novembre 12

I'm from Barcelona

Première période prolongée d'inactivité depuis l'ouverture de ce blog en raison d'un début de semaine à Barcelone. Une ville où je vais malheureusement plus souvent pour écouter des gens me parler de turbine à gaz que pour voir Sonic Youth jouer Daydream Nation à Primavera. La prochaine fois que je dois y aller pour des motifs professionnels, je me débrouillerais pour que ça tombe pendant le Sonar !

Parce que Barcelona, ça devrait toujours sonner comme ça !
(et je vous suggère également d'écouter la B side de ce maxi : Jamais moi sans toi)

vendredi, novembre 6

En speed...

Il y a des jours comme ça où le temps file entre les doigts (curieusement souvent le vendredi)... Comme je n'ai maheureusement pas le temps de faire le grand article que j'avais prévu pour révolutionner votre perception de la musique, je me borne à vous laisser en compagnie d'Alec Troniq, ce qui avouons-le est déjà sympa...

Alec Troniq - Cataract 4

jeudi, novembre 5

Das ist Minimale !

La minimale a mauvaise réputation. Après des années triomphantes, la fête semble finie. Il faut dire qu’elle l’a bien cherché avec les productions aux kilomètres sans nerfs qui ont une fâcheuse tendance à envahir les bacs. A tel point que c’est devenu synonyme de musique chiante et que j’ai souvent droit au moment de prendre mon tour de garde aux platines dans le crew Clichey a des « Milos, déconne pas… pas de minimale, hein ! » La mauvaise réputation de la minimale finit même par déteindre sur moi.

Pourtant la minimale, musique qui par essence est faite pour être mixée, m’a offert quelques uns des meilleurs DJ sets auxquels j’ai pu assister. Elle joue également un rôle capital de défrichage dans le travail du son qui paye déjà dans des productions plus « abordables ». Enfin, quand elle est ciselée avec finesse et amour, elle est jubilatoire dans la façon d’envoûter l’oreille avec trois fois rien.

J’en veux pour preuve ce morceau de Hubble, ode aux petits matins brumeux du Club der Visionaere de Berlin.
(les amateurs éclairés ne manqueront pas de remarquer l'entrée parfaite du pieds au bout de deux minutes pile)

mercredi, novembre 4

Le live au benchmark

Ces dernières années, le live électro, plutôt rare au départ, est devenu monnaie courante. A tel point qu’il est désormais rare qu’un plateau de soirée n’en propose pas au moins un (NDLA : même si je présume que la plupart des lecteurs de ce blog connaissent parfaitement la distinction entre un live et un dj set, j’ai quand même entendu cette question suffisamment souvent pour faire un rappel : le live est la recréation en direct des morceaux de l’artiste à partir des boucles originales grâce à un laptop et/ou des machines). Si l’exercice est de plus en plus fréquent, il n’en reste pas moins délicat.

Sur le paquet de performances auxquelles j’ai pu assister ces dernières années, je préfère garder un silence discret. Je me bornerai simplement à dire que dans le médiocre, on peut préférer un live de généralement une petite heure à trois heures de DJ set laborieux. Néanmoins, une mauvais heure de live peut vraiment être très très agaçante.

En revanche quand c’est bon, ça peut vraiment donner des moments magiques. Je décerne des mentions spéciales à Apparat, Nathan Fake, Para One ou encore Danton Eeprom (Simian Mobile Disco ont une réputation mitigée, mais leur dernière performance au Bataclan était très décente).
Et je m’étendrai un peu plus sur mon top 3 personnel.
Tout d’abord il y a Fairmont, le Canadien de Border, aperçu régulièrement au Rex. Bon, déjà c’est l’un de mes artistes préférés, ce qui aide. Mais il y a aussi dans ses live une maîtrise technique redoutable accompagnée d’un véritable plan de bataille. Ce n’est jamais brouillon, et du coup ça monte tout seul, vous emportant sur une vague gazeuse tout en vous martelant d’un pied rageur.
Ensuite il y a Rebotini et ses machines magiques. Un son énorme délivré par un vrai show man encerclé de boîtes à rythmes et synthés vintage. Son album Music Components a été salué par la critique mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit au départ du projet du live qu’il balance actuellement sur scène, et que c’est donc évidemment là qu’il prend tout son sens.
Enfin dans un tout autre genre, Gui Boratto mérite aussi le détour. Moins spectaculaire que les deux précédents – à priori il utilise juste une interface midi pour gérer des boucles sur Ableton – mais diablement efficace, il profite de cet exercice pour adapter à l’instant ses compositions solaires et sincères. Certains morceaux sont presque joués tel quel quand d’autres sont altérés jusqu’à prendre une nouvelle forme. Comme j’ai déjà pu le dire, on est dans quelque chose entre le live et le dj set – le format, autour de deux heures, est d’ailleurs hybride – qui s’avère très satisfaisant.

Je vous laisse avec un extrait d’un live de Fairmont au Rex . Ce n’est pas forcément le passage le plus représentatif, mais vous noterez que la main qui bat maladroitement le rythme au dessus du coca de Jake est celle qui vient de rédiger ces lignes.

mardi, novembre 3

La fin d'un monde

Ca y est, on voit enfin le fond. Universal music vient de lancer www.mymusic-pro.com, un site sur lequel toi, jeune artiste ambitieux, pourras bénéficier des conseils avisés de compositeur, auteurs, managers ou encore directeurs de labels. Le tout par rendez-vous téléphoniques pour des tarifs somme toute modestes, s’échelonnant de 1 à 4 euros la minute. Ce n’est donc pas sans une certaine jubilation que l’on voit cette major abandonner toute forme de dignité en s’abaissant au niveau d’un service de phone sex.
Pas besoin d’épiloguer, ça sent la sciure.

C’était pas vraiment nos héros, mais comme ils sont (presque) morts, c’est une bonne excuse pour écouter le dernier Applescal, How heroes die.

lundi, novembre 2

La pêche du jour

Lorsque je pars régulièrement à la pêche aux nouveautés, tant pour alimenter les soirées Clichey of the Month que pour briller en société, je me retrouve devant un tel mur de tracks qu’il me faut impérativement avoir l’oreille impitoyable. Prenez Decks par exemple, un de mes spots de pêche favoris. Un mois de sorties dans la seule rubrique « techno » y représente en gros 450 maxis et albums, soit 2500 à 3000 morceaux. Comme j’essaie d’être méthodique et sans à priori, j’écoute quasiment tout. Mais même avec des extraits de 30 secondes à 1 minute, je zappe souvent au bout de quelques secondes. Au final, je table sur 30 à 50 bons morceaux, donc tout ce qui ne m’accroche pas immédiatement passe à la trappe. Du coup, j’en rate quelques-uns forcément, mais je sors aussi quelques perles du chapeau.

Dans ma dernière « pêche », je suis tombé sur les maxis de Black Meteoric Star, un side project de Gavin B. Russom sur DFA. Loin des tentations souvent funk et discoïsante du label de James Murphy, que j’aborde toujours avec respect mais circonspection, le natif de Providence, et néo-Berlinois, déploie une électro sombre, hypnotique et même parfois épique qui regarde farouchement du côté de Détroit et même au-delà vers les BO de Carpenter. L’interminable montée de Dream Catcher et le plus direct Death Tunnel font partis de ces morceaux qui amortissent en quelques secondes des heures de recherches fastidieuses. Et me poussent à continuer.



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