vendredi, octobre 30

La danse de Saint-Gui

Et voilà, la malédiction a été levée hier soir. J’ai enfin réussi à voir Boratto sur scène. Et pour filer la métaphore sportive, le bougre n’a pas fait le voyage pour rien. Deux heures bien denses de quelque chose d’hybride entre le live et le DJ set, tout en fluidité et en élégance autour de son riche répertoire. Avec les grandes attentes viennent souvent les grandes déceptions… ce fut tout le contraire. Bref, ne perdez jamais une occasion de le voir !

La semaine a donc déjà été bien remplie mais elle est encore loin d’être finie puisque Andrew Weatherall pousse le disque ce soir du côté du Bataclan en compagnie de Miss Kittin et du Hacker. Pour mémoire, Weatherall c’est plein de grands remix, dont le plus célèbre est probablement le Club mix d’Hallelujah des Happy Mondays, souvenirs souvenirs, c’est aussi l’un des deux Two Lone Swordmen, et c’est surtout un des meilleurs album de la rentrée : A pox for the pioneers. Il se trouve également que le vétéran anglais nous avait fait perdre la notion du temps du côté du Panorama Bar en juin dernier. Du coup ce n’est pas encore ce soir que je vais rattraper mon petit millier d’heures de sommeil en retard.


Un petit coup de Weatherall pour la route ?

jeudi, octobre 29

L'électro expliqué à ma mère

J’ai la chance d’avoir des parents certes formidables, mais qui en plus se sont toujours intéressés à la musique – et continue aujourd’hui de s’intéresser à ce qu’il se fait. Non content de m’avoir donné des bases classiques et solides (Pink Floyd, Beatles, Theleonious Monk…), ils se sont également toujours préoccupés de mes goûts personnels jusqu’à en intégrer une partie dans leur discothèque (plus souvent le trip hop que le punk rock, mais tout de même). Du coup, la musique est entre nous un sujet de discussion à table au même titre que la politique, l’Olympique de Marseille et la grippe A.

C’est au cours d’une de ces discussions que ma mère, se souvenant des posters de Sonic Youth dans ma chambre m’avait demandé « Mais au fait, comment tu t’es mis à écouter de l’électro ? ». La réponse tient en un nom : Philip Glass. J’ai certes toujours eu un goût pour l’hypnotisme dans la musique. Mais en piochant dans les CD de mes parents, j’ai mis l’oreille sur Akhnaten de Philip Glass, depuis usé jusqu’à la corde. Et ce goût est presque devenu un besoin. Finalement, mon basculement progressif de l’indie à l’électro vient plus de Glass que des habituelles passerelles (Prodigy, Massive Attack…), des albums fondateurs (Homework de Daft Punk…), de la prise de stupéfiant ou encore de la découverte de la rave – même si certains de ces éléments ont bien entendu contribué.

C’est pour ça qu’aujourd’hui encore je passe toujours au rayon musique contemporaine quand je fais un tour à la FNAC. Et c’est en pensant à Philip Glass que ma mère écoute le dernier Nathan Fake.

Clichey of the Month # 7 - La playlist

Et voici la Playlist de la soirée d'hier :

Milos Djukic :
Clark – Absence
Battant – The Butcher (It’s a fine Electronic Instrumental)
Kollektiv Turmstrasse – Melodrama (Oliver Huntemann remix)
Desire – Don’t Call
John Talabot – Sunshine (original mix)
Glitterburg – So much more
The Juan Maclean – Happy House (Lazaro Casanova remix)
Luciano – Conspirer
Dominik Eulberg – Daten-Ubertragung-Kusschen (Original mix)
Applescale – How heroes die
Andre Lodemann – Vehemence of Silence
Gui Boratto – No turning Back (Wighnomy’s Likkalize Love Rekksmi)
Paul Kalkbrenner – Castenets (Special Berlin Calling edit)
Alex Kork – El Caramelo
Art Bleek – Future Memory (Sei A Perspective)
Andrew Weatherall – All the litlle things (that make life worth living)
Extrawelt – Der dicke Mann von Nebenan
Alec Troniq – Cataract Four
Kollektiv Turmstrasse – Grillen im Garten
Robsounds – Sea of Retardation
Dial M for Murder – You said
Krikor and the Dead Hillbillie – God will break it all
Dirt Novitzky – Klank der Zikaden (Marek Hemmann Remix)
Marc Depulse – Cala Lausenne
Manou De Jean – Tanzpolizei
Spencer Product – We Bite ! – Designer Drugs NY Nite Dub
Delphic – This Momentary (Le Matos remix)
Extrawelt – Unter Tage
Derrick May – Strings of Life (Tom Middleton remodel)
Skiba – Monster
Cassius – Almost Cut my Hair
Rebotini – Cm (Chloe remix)
Nic Fanciulli & Steve Mac – 10%
Black Meteoric Star – Dreamcatcher
Gus Gus – Add this song (Gluteus Maximus mix)
Bearweasel – Superhero (original mix)
Sebastien Tellier – L’amour et la Violence (Boys Noize euro remix)
Simian Mobile Disco – 10000 Horses Can’t Be Wrong
Nathan Fake – Basic Mountain
The Black Dog – Tunnels ov Set (crookes mix)
Paul Kalkebrenner – Altes Kammuffel
Depeche Mode – Peace (Ben Klock remix)
Deadmau5 – Lack of a better name
Eelke Kleijn – It all comes together (Fiord remix)
Andrew Weatherhall – Built Back Higher


After 8 :
Little Secrets (Hey Champ Remix) - Passion
When I'm Small - Phantogram
Dance Wiv Me (Produced By Calvin Harris And Cage) - Dizzee Rascal
Be A Bee - Air
Transmission - Boys Noize
Chillin' Wiv Da Man Dem (Produced By Cage) - Dizzee Rascal
A Possibility - Basement Jaxx
Monster Room - The Happy Hollows
As Serious as Your Life - Four Tet
High Wire - The Happy Hollows
B-Boy Underground - Digikid
African Velvet - Air
Barcelona (Lifelike Remix) - Plastiscines
Burn You Up, Burn You Down (Electro mix) - Nik Tripper & George Kouk
Cheekyboy- Halloween Royale with cheese
Coconut Office - Dmitry Fyodorov
Could Be Bad (G.L.O.V.E.S Remix) - The Scare
Heads Will Roll (A-Trak Remix) - Yeah Yeah Yeahs
I Feel Cream (Proxy Remix) - Peaches
Ice Chrome Paint Job - The White Panda
Kenny glasgow –JumpUpInTheAir vandermeerRemix
Lisztomania (Redial Remix) - Phoenix
Moda - Retro/Grade
Monster Island (original mix) - Claude Vonstroke
Night by Night (Siriusmo Remix) - Chromeo
One-Armed Bandit (Radio Edit) - Jaga Jazzist
Seven (The Twelves Remix) - Fever Ray
Stephen Falken - Cruising
You're The Star (Kris Menace Remix) - Scott Hardkiss
All Night - Annie
Faces - The Happy Hollows
Night By Night - Chromeo
Rollerskate (Radio Edit) - Matias Aguayo
Liberation Bells - Gordon Shumway

mercredi, octobre 28

Gui la malédiction

Demain soir Gui Boratto passe au Social Club. Et je tremble.

Parce que le Brésilien de Kompakt est l’un de mes artistes préférés depuis un petit moment, depuis les premières notes de Beautiful Life pour être exact. Et que depuis, là où certains disparaissent entre deux albums (Vitalic anyone ?) ou même définitivement, l’ami Boratto enchaîne albums, maxis et remix avec bonheur, prouvant que quantité et qualité ne sont pas incompatible dans l’absolu. Jetez un coups d’œil sur n’importe quel site de VPC, vous verrez qu’il n’y a pas grand chose à jeter. En même temps, avec un mec qui allie l’élégance traditionnelle de Kompakt en l’habillant de gazes sonores un peu à la Border Community, en ajoutant la patte sud-américaine (cf. Villalobos, Ricardo) qui permet de transformer un gimmick agaçant en son obsédant (jetez une oreille sur Anunciacion par exemple).

Et que je reste à ce jour maudit pour le voir en vrai. Rachat de Scala par Jean-Roch, décuvage de Calvi on the Rocks en Haute-Corse, week-end à Rome bouclé des mois avant de connaître la prog des Nuits Sonores, début d’échauffourées devant le Rex suite au surbooking à l’entrée… depuis près de 3 ans je rate systématiquement l’ami Gui quand il passe pas loin pour des raisons de plus en plus improbables. Je ne devrais même pas vous annoncer qu’il passe demain soir du coup (bon sur les stats de ce blogs je prend pas un grand risque non plus). Mais comme je creuse depuis deux mois un tunnel me permettant de déboucher dans le backstage du Social Club – je le finis ce soir en sortant du Pin Up, je sens que la malédiction prendra fin demain.
Ce serait bien, puisque je viens de m’apercevoir que je suis condamné à un week-end à la campagne le soir où Paul Kalkbrenner passe à Paris… Une malédiction de perdue…


De toute façon, There's no time, there's no life, there is no turning back.

mardi, octobre 27

Clichey of the Month #7 au Pin Up demain soir

Demain soir (le mercredi 28 octobre pour être précis), nous reprenons nos habitudes au Pin Up avec une Clichey of the Month consacrée aux sorties depuis, en gros, le début de l'été (plus comme d'habitude quelques tracks un poil plus vieilles qu'on avait raté).

Si après une belle année 2008, le premier semestre 2009 avait été un peu en dedans, l'été et plus encore la rentrée musicale commence à donner plus de substance à ce cru 2009. N'hésitez à venir le constater de vos propres oreilles demain à partir de 19h00!



En bonus pour le soleil un peu froid et mélancolique du jour, le dernier Eulberg.

L'appel de Berlin

Ce week-end, j’ai enfin réussi à mettre la main sur Berlin Calling. Il s’agit d’un film sorti depuis quelques mois sur un DJ berlinois au bord de la crise de nerf interprété par Paul Kalkbrenner. Si Berlin Calling n’évite pas certains clichés faciles, qui correspondent tout de même à une réalité (drogue, psychiatrie…), il les traite avec une certaine finesse. Ajoutons à cela une BO remarquable, des images de Berlin ancrées dans le réel – avec force de détours par Berghain et feu le Bar 25 – et, surprise, un excellent jeu d’acteur de Paul Kalkbrenner, bien épaulé par le reste du casting, et nous avons bel et bien un bon film « générationnel » qui ne chausse pourtant pas les gros sabots inhérent à ce genre.
L’électro semble d’ailleurs devenir un objet de cinéma, avec la présentation d’un documentaire sobrement appelé Villalobos à la dernière Mostra de Venise et l’adaptation prévue de la bio de tonton Garnier sur grand écran.

En attendant, je vous propose de jeter un coup d’œil sur l’ouverture de Berlin Calling, au rythme de l’Altes Kamufel de Paul Kalkbrenner, qui pourrait bien vous donner envie.



Notez que Paul Kalkbrenner sera au Social Club le 4 décembre (et sur la BO de Berlin Calling ça devrait valoir le coup...)

lundi, octobre 26

C'est la crise pour tout le monde !

Voici la vraie preuve de la crise de l'industrie musicale... Loco Dice condamné à jouer dans une pub pour assurer les fin de mois.
(Pour l'anecdote, le surnom de ce DJ germano-tunisien lui vient d'une tentative d'escalade à main nue de l'enseigne du Space au petit matin)



PS : petit débriefing du concert de Fuck Buttons vendredi soir au Nouveau Casino. Foule compacte - la salle affichait complet - et musicalement ce fut assez bizarre. Disons que même si le duo de Bristol met beaucoup d'énergie sur scène, il oublie souvent de construire ses morceaux avant de les déconstruire, ce qui nuit au résultat final. Paradoxe d'un groupe qui à l'évidence prend du plaisir sur scène mais n'arrive pas à y transposer tout ce qui peut faire l'intérêt de sa musique. En langage guide touristique , ça mérite un coup d'œil mais pas forcément le détour !

Un dépoussiérage de qualité

Parmi les morceaux fondateurs de la techno des années 80, nous avons souvent nos préférences. Mon favori est le Rock to the beat de Kevin Saunderson, dont le son urbain et glacé avait accroché mon oreille à une époque où je ne jurais pourtant que par l'indie. J'ai en revanche toujours eu du mal avec le Strings of life de Derrick May, trop surchargé de gimmicks d'époque (break de piano, vagues de synthés, cascade de caisse claire...).

Rien à faire, même les pages émues de tonton Garnier dans sa biographie n'ont pas réussi à me convaincre. Même la plupart des remix me laissent de marbre (malgré un petit faible sur celui d'Apparat de l'interprétation de Francesco Tristano - donc quelque chose qui n'a strictement plus rien à voir avec l'original).
C'est donc sans conviction que j'ai jeté une oreille distraite sur le "Tom Middleton rework".
Et depuis j'aime bien ce morceau.

La moralité c'est que les Kevin Saunderson, Derrick May et consorts bossaient bien à l'époque - bon ça on le savait - mais que c'est souvent encore meilleur avec un petit coup de poussière dessus quand c'est fait avec talent.



(Dans la veine "Détroit dépoussiéré", le boulot de Sébastien Léger sur Jaguar ainsi que l'excellent album de prod originales mais très influencés de Rebotini, Music Components, me conforte dans mon propos)

vendredi, octobre 23

Question de vocabulaire

Avant que des puristes ne dressent un bûcher de commentaires pour me brûler en blog public, il est peut être bon de donner mon credo en terme de label AOC de style musicaux.

Ayant commencé tôt au temps glorieux de l'indé triomphant, j'ai moi aussi dans le temps devisé trivialement sur ces questions à longueur de journée (cet album est-il de la power pop ? du fuzz metal ? du Washington DC Hardcore ?). J'en suis revenu depuis, et du coup en raccrochant le wagon "électro", j'ai perdu le goût des appellations de micro-niches.

Donc pour mieux comprendre les termes employés dans ce blog, par électro j'entends musique électronique au sens large (en gros musique répétitive faîte avec des machines). Je me permets de temps en temps des précisions de style que je pense être compréhensible par la majorité comme house (généralement accompagné d'un "deep" devant), minimal, Detroit (interchangeable avec Techno) ou encore Shoegazing.

Ceci était un message à caractère informatif.

Baiseur de Boutons

Non ce soir, je ne me joindrais pas à la horde juvénile qui défilera boulevard Voltaire pour aller headbanger au Bataclan devant Sieur Alex Ridha, plus connu sous le nom de Boys Noize.

Ce soir je vais plutôt chausser mes ear plugs quelques mètres plus haut (et quelques heures plus tôt également) au Nouveau Casino pour dodeliner de la tête devant les Fuck Buttons, auteur d'un des albums les plus intéressants de l'année 2008, avec au milieu un joyau de morceau : Sweet Love for Planet Earth.

Le titre peut faire un peu hymne post-folk finlandaise, mais il s'agit bien d'une lente apocalypse sonore habillée d'un riff de guitare répété à l'infini sur des nappes sonores entêtantes. Un long morceau qui prend le temps de se mettre en place avant de se désintégrer progressivement. Quelque part du côté de Sonic Youth ou My Bloody Valentine, avec une touche d'électro. Le genre du morceau qui justifie à lui seul un déplacement au Nouveau Casino pour voir ce groupe de Bristol réputé pour "faire l'amour avec ses machines sur scène".



Notons qu'il existe également un remix très léger de Sweet Love... par Andrew Weatherall, l'un des meilleurs tauliers de l'électro anglaise, une légère remise en forme permettant principalement de le rentrer dans un set au tempo (idéal pour une conclusion apocalyptique qui fait grincer des dents...). Comme par un fait exprès, le dit Andrew (qui vient de sortir un album bien magique - on en reparlera) sera lui aussi au Bataclan, mais vendredi en 8, avec la Kittin et le Hacker. Avec sûrement moins de boutonneux et plus de Fuck Buttons.

La vie est bien faite !